Aujourd’hui j’ai besoin de vous écrire, de parler avec vous, de prendre mon clavier comme j’ai toujours aimé le faire
juste pour me vider la tête, l’esprit et qui sait peut-être aider… 

 

Il y a quelques jours, je vous annonçais ne pas avoir le sourire. Ne pas réussir à sourire. Je me suis forcée, pour ma Lyanna qui ne comprenait pas mes sanglots, mes yeux pleins d’eaux, pour mon Babyboy qui ressent toutes mes émotions, pour Thib qui est malheureux de me voir comme ça mais qui lui aussi est boulversé, mais aussi pour elle, pour la soutenir, pour ne pas créer de curiosité et l’empêcher de vivre son deuil. 

Elle, mon amie, qui vient de vivre le drame d’une vie,
l’épreuve dont on se relève mais on ne vit plus jamais pleinement. 

Cette femme dont je vous ai déjà tant parlé,

qui m’a émue plus d’une fois déjà, qui me fascine, me rend fière de qui elle est, cette femme le coeur sur la main, l’esprit plus grand qu’un océan. Cette femme… cette femme déjà tant meurtrie par la vie, qui s’est toujours relevée, a toujours réussit à sourire, positiver, aller de l’avant, se réinventer, essuyer ses larmes, ses claques, créer… Créer la vie… j’étais une des premières à connaître cette merveilleuse nouvelle, venue par surprise, se nicher au creux de son ventre. C’était son plus grand rêve, elle qui pensait même à adopter pensant que jamais elle ne pourrait, quelle idée… C’était bien là sa seule « mauvaise » pensée.

Lui annoncer nos grossesses simultanées, se réjouir ensemble, avancer ensemble, s’émerveiller ensemble, se projeter simultanément ensemble sur nos rôles de mamans, taties… Que c’était bon. Deux petits garçons à naître et à aimer. 

Elle était là pour moi, j’étais là pour elle. 

L’amitié, la vraie. Encore une de créée via ce réseau social qu’est Instagram. Qui l’aurait cru qu’on puisse s’attacher autant à une personne qu’on ne connaît pas depuis tant de temps.

Mais si, la vie est faite ainsi et elle nous met sur des chemins merveilleux… 
Je remercie la vie chaque jour de tout, mais aujourd’hui je lui en veux. 

 

Je ne souris qu’à moitié, je suis dans une culpabilité, je me refais nos conversations, nos remises en questions, mon soutien, l’espoir que je lui ai donné. J’étais dans les premières cette fois encore à tenir ce lourd secret, sûrement le plus dur de ma vie, j’avais tellement besoin d’extérioriser, de me vider le coeur, parler, pleurer aussi, dieu que j’ai pleuré mais pas assez, devant toujours me retenir à un moment. 

J’ai rêvé de mon deuxième bébé, j’ai rêvé vivre ça avec elle tellement on en parlait, mais aujourd’hui j’aurais juste envie de tout poser et aller la rejoindre, essuyer ses larmes, la serrer fort dans mes bras, mais je ne peux pas, on s’écrit tous les jours, mais ce n’est pas ma place d’être auprès d’elle je le sais, j’ai toujours la chance de porter la vie à l’heure qu’il est, et elle, elle a perdu la sienne à jamais. Comment trouver ça juste ? J’ai envie et besoin d’être là pour mon Amie et je ne peux pas ou enfin qu’à moitié. Je ne sais pas ne pas lui écrire, je culpabilise de sourire en story, je culpabilise de parler de ma grossesse, de mon bonheur, car elle souffre, et je ne peux même pas aller la voir.

Pourtant, elle, elle m’a demandé d’aller bien, de continuer de chanter, danser, rires et VIVRE.

 

Quelle amie tu es ma Blondie. 

Je vis sa journée par la pensée,

je pleure imaginant ce qu’elle vit, traverse, pense.

Aujourd’hui, je prie, je ne demande qu’une chose à Dieu, d’enfin la protéger et lui redonner la force de revivre une grossesse. D’aimer sans avoir peur, son prochain ventre rond, de réussir à se projeter sans craindre la tempête, de réussir à imaginer leur vie à 3,4,5… 

Oui, je pense à ça aussi, certaines penseraient que c’est trop tôt, moi je ne dis pas qu’il faut une date, juste que ce sentiment de « crainte » n’existe pas, ne la détruise pas davantage et ne l’empêche pas de vivre ce qu’elle pourra vivre de plus merveilleux au monde. 

Je ne sais pas comment l’aider, je n’ai pas les mots, je ne suis pas une bonne amie je crois, je ne sais pas lui donner la force dont elle a besoin car je suis anéantie, je me sens bête, faible, et inutile pour elle.

Toi ma Blondie,
comment faire pour survivre ?

Je n’ai pas la solution mais je sais que toi oui, je sais que ton coeur, ton esprit va trouver de quoi avancer, de nouveaux projets, une famille à souder encore plus que déjà fait, une marque à continuer d’inventer, et ton monde à créer.

Je sais que tu vas réussir, que tu es plus forte qu’hier, sera plus forte demain. Dans cette épreuve la plus tragique tu sais que l’Amour est tout autour de toi, que les personnes présentes t’aiment sincèrement, et qu’elles auraient toutes aimées diviser ta peine. 

Aujourd’hui je suis triste,

je repense à ce jour où on m’a appelé, une semaine déjà que dans la salle du médecin je me suis effondrée, je me demande si je réussirai à me sentir bien dans mon bonheur pour le moment cela me parait difficile. Je ne suis pas à plaindre ça non, il me faut juste le courage que cette fois je ne trouve pas. Quand je vois le visage de Lyanna, qui me sourit, qui s’émerveille, quand je pose mes yeux sur elle que j’entends ses je t’aime, je prie de suite pour que toi mon Amie tu puisses vivre ça aussi et veuille encore vivre ça, n’abandonne pas, je t’en supplie, n’abandonne jamais ce rêve qui est sans nul doute le plus beau.

Comme tu le dis, c’était écritLa vie a surement de bonnes raisons, une bonne leçon. Pour toi, pour vous, pour nous. 

Nous déjà maman, ou à devenir : N’oubliez jamais, ne perdez jamais des yeux la chance que l’on peut avoir de voir la vie en nos enfants, nous devons mesurer chaque jour, minute, seconde ce bonheur, et aussi, surtout que cette tragédie ne nous a pas frappé.

Nos enfants, les prunelles de nos yeux, les battements de notre coeur, mesurer la chance que vous avez. Chérissez les, prenez du temps pour eux, pour vous « ensemble ». Ne vous plaignez pas, de rien, car vous êtes des mamans, pas des « Mamanges ».  

Si vous pensez que parfois la vie est dure, n’oubliez pas que pour vous elle est douce, paisible et aimante. Vous vivez juste la vie tant rêvée, sans élément dramatique, car il n’y a pas plus grand drame que de dire Adieu à son enfant. Ne l’oubliez jamais. Quand on est maman, rien n’est dur, tout se fait, non sans sueur, mais tout est beau auprès de nos bébés plein de vie.

Vous l’aurez compris, il y a des choses qui nous touchent,
des choses qui nous émeuvent
,
cette tragédie m’a affaiblie. 

Il faut que je retrouve mon sourire franc, sans arrière pensée, parce que justement, les problèmes tournent, viennent à tour de rôle, alors il faut profiter et vivre pleinement le bonheur quand il est là, car il ne fait pas de bruit le bonheur et c’est seulement après qu’on sait qu’il était là…. 🎼

Manon, tu as été touché au fer rouge, on l’a été avec toi. N’oublie jamais… je t’aime.

Hier, aujourd’hui et demain, je serais là… 

Pensée à toutes ces Mamanges, je ne connais pas chacune de vos histoires, mais une seule m’a suffit pour me bouleverser, courage, et ne perdez pas espoir, par pitié. 

Tendrement, 
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