« C’était bien hein ? », « C’était bien Noël », « On a bien rigolé à Noël t’as vu… »..

Ces phrases toutes sorties de nos bouches à tour de rôle (dans ma famille).
Comme si, on y croyait plus, comme si Noël était fini, fichu, foutu, ruiné pour les « Repert » (mon nom de jeune fille).

On en a vécu des Noël de merde, et encore le mot est faible.

La magie nous a quitté il y a bien des années, laissant la place à des règlements de comptes, remettant chaque 24 au soir les compteurs à zéro de ce que l’on avait à dire de toute l’année écoulée. Parfois même en allant chercher sur les années d’avant pour appuyer les reproches de cette nouvelle année.

Plus un Noël ne se passait sans chialer, sans entendre « c’était de la merde encore une fois ».

Thib en a vécu des Noël différents de ce qu’il avait l’habitude de vivre chez lui. Chez lui c’est calme, pas de remous, pas de mots plus haut que l’autre et chez moi, ça pestait de tous les côtés.

Je n’avais pas honte, j’étais triste, triste de lui infliger ça, triste de subir ça. Moi qui suis si sensible, fleur bleue, si naïve.

On a fait plusieurs fois le choix en 11 ans de le faire différemment, et c’était nos plus beaux Noël, les plus pures, les plus doux, les plus Amoureux.

On a perdu espoir, mais finalement peut-être pas tant que ça, puisqu’on a jamais fait deux fois de suite que tous les deux, nous disant que peut-être ils comprendraient, que l’année d’après serait mieux. Et cette année, ça l’a été….

L’an dernier, on s’était dit qu’on ferait Noël 2020 à New-York, mais on connait les raisons qui nous ont vite obligées à y renoncer.

« Et pour Noël vous faites quoi ? »

Thib a arrêté de bosser en tant qu’infirmier libéral en novembre, donc pas besoin de choisir sa semaine entre Noël et Jour de l’an, ma maman m’appelle, me dit sans trop de conviction « et pour Noël vous faites quoi ? ».

« Peu-importe » fût notre réponse, on s’était dit que quoi qu’il arrive c’était notre dernier Noël sur le continent avant plusieurs années, que l’année prochaine et les suivantes on voudra faire Noël dans notre maison en Corse, alors go, on le fait où vous voulez.

Toujours plus simple pour nous de le faire chez nous avec deux enfants en bas âge et mille cadeaux à trimballer, mais je connais mes parents et eux : c’est chez eux.

On avait pas beaucoup vu les parents de Thib cette année, et nous on adore faire les évènements tous réunis, on est vraiment le genre « tous ensemble », que d’inviter nos proches séparément, pour nos amis aussi, plus ils se rencontrent tous, plus on kiffe. Alors, on s’est dit qu’on allait proposer aux parents de Thib, et c’était un grand oui, ils avaient si peu vu les enfants cette année qu’ils ont privilégié être avec nous qu’avec l’autre côté de la famille de Thib.

Impossible d’être tous tous tous réunis car son papy est âgé et ne prend aucun risque avec covid, ses parents ne serrent plus personne dans les bras depuis mars, les miens sont en campagne profonde et voient toujours les mêmes personnes en extérieur uniquement.

Y’a que nous qui pouvons avoir covid car Lyanna est scolarisée. Papy a donc fêté Noël avec la tante de Thib.

Et nous, nous avons tous été chez mes parents passer plusieurs jours.

On est arrivé tard le 24, on avait beaucoup de boulot la journée, les valises, les cadeaux à emballer et je n’avais pas envie qu’on se stresse.

Thib est parti chercher mon frère, on prenait deux voitures, car nous étions trop chargés, ce qui m’a permis de passer un temps calme avec ma Lyanna à la maison.

Puis nous sommes partis dans le Morvan

La magie commençait..

Je vous appelais, une par une, à rire, papoter, parfois à couper la conversation à cause du réseau inexistant (quand même en 2020 ne pas avoir de réseau partout en France c’est ouf).

J’ai adoré vous appeler, c’était vraiment trop bien, j’ai adoré passer du temps avec vous, vous découvrir, c’était vraiment trop chouette et je le referai, c’est sûr.

On a passé une super soirée, à rire, parler sans débattre, on a comme toujours super bien mangé.

Le lendemain, on était pas tous en même temps au petit déj, ni prêts, ni synchro, et Nathaël fatiguait alors on est parti le promener car il luttait trop quand je tentais de l’endormir dans sa chambre.

J’étais triste de ne pas pouvoir aller à l’église, c’est vraiment un moment important pour moi, je n’ai pas souvent la possibilité d’y aller, je suis de ceux qui y vont pour les grands moments, Noël, Pâques… Je n’ai pas encore emmené Nathaël, il n’est toujours pas baptisé et ça me pèse.

Lors de notre balade, sur le retour, l’Eglise était ouverte, déserte, j’ai dit au papa de Thib attendez, je vais deux minutes à l’église.

Je suis arrivée et à peine mon signe de croix terminé, devant l’Autel, j’ai pleuré. J’ai ressenti toute la chance que j’avais, cette année a été si difficile pour tellement de gens, et moi, même si comme chaque année j’ai mon lot de merdes et assimilées, le négatif ne prend pas le dessus sur mon positif. J’ai remercié Dieu pour la protection qu’il mettait sur les miens, ces mots n’ont pas cessés de sortir et à voix haute, c’était la première fois que ça me faisait ça.
J’ai vraiment pleuré, à chaudes larmes, même moi je m’étonnais de pleurer autant, mais j’en avais besoin. 

 

– Je n’ai pas parlé de mes tracas cette année,

je les ai beaucoup gardé pour moi, car maintenant ils ne tournent pratiquement qu’autour des personnes qui sont ici aussi (au sens large pas uniquement influenceurs, je précise car vous allez direct penser ça mais pas du tout), et j’évite au maximum de m’attirer les regards noirs (voir plus) en partageant avec vous mes mésaventures.

Je garde ces choses pour mes proches et moi. Mais ne croyez-pas que tout est lisse, que je vis uniquement de rires et de fous rires, je force le destin pour que ça finisse toujours par un rire avec mes piliers qui vont me faire oublier ce qu’il vient de m’arriver (oui, j’oublie vite car clairement je n’ai pas le temps pour tout ça, même si parfois je mets du temps).

J’ai cette personnalité, qui attire ceux qui ont besoin d’écraser pour exister. Je le sais maintenant mais je ne changerai pas, car même si je suis une cible par moment, je suis celle qui va aimer faire briller les autres, sincèrement et profondément, cette année, j’ai subi à cause de ma personnalité, mais ma personnalité a sincèrement aidé des personnes cette année encore alors le ratio pour moi est bon clairement. Je ne changerai pas, juste je vais apprendre à détecter plus rapidement quand la relation va être un poids négatif pour moi.

Cette année je me suis sentie revivre mes années en banque, mais j’ai réussi à avancer et c’est ça que je retiens.

Je me suis excusée auprès des personnes qui comptent pour moi et qui ont été les collatéraux de tout ça car oui, quand je vais mal, forcément mes proches le subissent d’une manière ou d’une autre. Les vrais détectent qu’il y a un changement et mettent direct le doigts dessus, ce qui me permet de devoir me poser les bonnes questions, et prendre le cap de la sortie.

Bref, c’était une année merveilleuse pour moi, nous, malgré ces aléas, alors j’ai pleuré car je me suis sentie protégée, j’aurai pu vivre pire, et j’ai toujours conscience de ça.

Ne jamais perdre la foi… –

On est rentré, je me suis préparée, et c’était parti pour l’ouverture des cadeaux.

On a eu la chance cette année de pouvoir gâter nos proches et plus que les années précédentes, car si je peux vous gâter vous, je n’oublie pas de les gâter eux, et ça me fait tellement plaisir de leur offrir ce dont ils ont besoin/envie.

On a passé encore 24h à rire tous ensemble, à parler, à bien manger.

C’était vraiment un Noël sans reproche, sans mot qui blesse, sans souvenir douloureux, c’était un Noël comme je les rêve pour mes enfants.

Merci la vie pour ce moment magique entouré de gens qu’on aime.

PS : Covid n’allait plus m’enlever de précieux moments cette année…

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